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Une nouvelle année sans école à Gaza
En cette rentrée scolaire, nous sommes nombreux à penser aux 625 000 enfants qui étaient inscrits dans les écoles de Gaza qui n’iront pas acheter leur cartable et leurs fournitures scolaires.
Des dizaines de milliers ont été tués : ensevelis sous leurs maisons bombardées, sciemment visés par des tireurs israéliens ou brûlés vifs sous des tentes de fortune. Des milliers ont été amputés à vif d’un ou plusieurs membres. Entre 15 000 et 25 000 sont orphelins d’un ou deux parents. Ces enfants sont affamés, privés des soins élémentaires, soumis aux infections et à toutes sortes de maladies. Leur maison détruite, ils sont soumis aux incessants déplacements forcés imposés par l’armée israélienne. Ils ont été privés d’école pendant un an et le seront encore puisque les écoles ont été détruites et beaucoup de professeurs assassinés. Ces enfants travaillent à 8 ou 9 ans pour glaner quelques shekels, ils ne voient plus en leurs parents des adultes qui peuvent les protéger. Tous sont traumatisés par les bombardements incessants depuis 10 mois et la mort qui s’impose partout sous ces formes les plus hideuses. Ils voient les cadavres laissés aux chiens, les fosses communes, les corps déchiquetés par les bombes américaines.
En Cisjordanie, après plus de 75 ans de colonisation, d’épuration ethnique, de vols de terres, après 17 ans de blocus inhumain à Gaza, Israël fait bien plus que tuer les Palestiniens. Israël détruit les infrastructures essentielles (canalisations, routes, hôpitaux…), détruit les archives et les livres, assassine le passé, le présent et le futur. Israël tue ce qui était le plus précieux en Palestine ; l’investissement exceptionnel dans l’éducation de sa jeunesse. Le peuple palestinien était le plus éduqué du monde arabe.
Toutes les instances internationales, les ONG ou les médecins sur place alertent sur l’intensité exceptionnelle de ce massacre et les très graves conséquences qui irradieront bien au-delà de cette région martyrisée. C’est notre humanité qu’on assassine en ne s’opposant pas à cette logique génocidaire de vengeance.
Et pourtant, il n’y a pas de fatalité. Cessons de vendre des armes, appliquons les sanctions demandées par la Cour internationale de justice et la Cour Pénale Internationale, suspendons les accords d’association européens et boycottons les produits israéliens ou les entreprises qui participent à la colonisation et à l’Apartheid. Notre boussole, c’est le droit international.
AFPS 63
Conseil de lecture : le journal de bord de Rami Abou Jamous sur le site Orient XXI